En 431 avant J.C, cinquante ans après être parvenues à s'unir face aux Mèdes, les cités grecques se détruisent mutuellement pendant plus de vingt-cinq ans.

Tout est dit sur nos atroces conflits contemporains, dans ce plaidoyer pour un armistice entre Athènes et Sparte. 

"Il est possible, croyons-nous, de mettre fin à de grandes haines par un accord durable, mais non pas lorsque l'un des adversaises, acharné à se venger, profite du succès de ses armes pour contraindre l'autre à souscrire sous la foi du serment aux conditions d'un traité inégal. Il faut au contraire que le vainqueur, même s'il a les moyens d'imposer sa volonté, sache se montrer raisonnable et qu'il triomphe généreusement de son ennemi en le surprenant par la modération de ses exigences. Dès lors, celui-ci ne peut plus invoquer la violence qu'il a subie pour chercher sa revanche. Il se sent au contraire tenu de répondre à la générosité par la générosité, et le sentiment de l'honneur l'amène à respecter de meilleure grâce les engagements qu'il a pris. Les hommes sont plus enclins à se conduire ainsi avec leurs plus grands ennemis qu'avec les gens auxquels des différends peu importants les opposent. On les voit aussi faire de bon coeur des concessions à ceux qui se montrent accomodants avec eux, tandis que, pour tenir tête à un adversaire intraitable, ils sont prêts, fût-ce contre toute raison, à s'engager dans une lutte à outrance."               

Thucydide

La guerre du Péloponnèse, Livre IV, bibliothèque de la pléiade, p. 954-955, Thucydide, Oeuvres complètes, bibliothèque de la Pléiade, page 955.


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