En 431 avant J.C, cinquante ans après être parvenues à s'unir face aux Mèdes, les cités grecques se détruisent mutuellement pendant plus de vingt-cinq ans.
Tout est dit sur nos atroces conflits contemporains, dans ce plaidoyer pour un armistice entre Athènes et Sparte. En septembre 2025, dans sa folie meutrière, le Premier ministre israélien fantasme son pays comme une nouvelle Sparte.
"Il est possible, croyons-nous, de mettre fin à de grandes haines par un accord durable, mais non pas lorsque l'un des adversaises, acharné à se venger, profite du succès de ses armes pour contraindre l'autre à souscrire sous la foi du serment aux conditions d'un traité inégal. Il faut au contraire que le vainqueur, même s'il a les moyens d'imposer sa volonté, sache se montrer raisonnable et qu'il triomphe généreusement de son ennemi en le surprenant par la modération de ses exigences. Dès lors, celui-ci ne peut plus invoquer la violence qu'il a subie pour chercher sa revanche. Il se sent au contraire tenu de répondre à la générosité par la générosité, et le sentiment de l'honneur l'amène à respecter de meilleure grâce les engagements qu'il a pris. Les hommes sont plus enclins à se conduire ainsi avec leurs plus grands ennemis qu'avec les gens auxquels des différends peu importants les opposent. On les voit aussi faire de bon coeur des concessions à ceux qui se montrent accomodants avec eux, tandis que, pour tenir tête à un adversaire intraitable, ils sont prêts, fût-ce contre toute raison, à s'engager dans une lutte à outrance."
Thucydide
La guerre du Péloponnèse, Livre IV, bibliothèque de la pléiade, p. 954-955, Thucydide, Oeuvres complètes, bibliothèque de la Pléiade, page 955.
